Parlons cheveux… Pourquoi ma texture a autant changé ?

Enfin, la réponse à la question que LE MONDE ENTIER se pose (du moins, une bonne partie d’entre vous): mais qu’ai-je donc fait à mes cheveux ?

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mercredie-blog-mode-beaute-cheveux-naturels-afro-2019-texture-changement-3c-boucles4Chevelure (beaucoup) plus épaisse, boucles (beaucoup) plus resserrées, couleur (beaucoup) plus uniforme… La question semble légitime après tout !

Ma réponse à cette interrogation vous paraîtra peut-être un peu simpliste: pour une fois, je ne compte pas écrire une tartine au sujet de mes cheveux (qui occupent quand même une sacrée place ici depuis le début de ce blog !). Ce qu’il s’est passé, c’est tout bête: je n’ai plus RIEN fait à mes cheveux depuis ma dernière « grosse » coupe (2017).

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Printemps 2017

mercredie-blog-mode-beaute-cheveux-naturels-afro-2019-texture-changement-3c-bouclesAutomne 2017

Voilà, au revoir et bonne semaine à toute !

Non je plaisante, je vais tout de même élaborer un petit peu autour de ce rien ;)

Quand la plupart d’entre vous m’avez « rencontrée », je portais déjà mes cheveux bouclés « naturels ». Mais bon, NATURELS avec des énormes guillemets puisque j’étais une grosse frénétique des colorations, mèches e tutti quanti. A l’époque, je ne me rendais pas bien compte des dommages engendrés (et puis, à force, je m’étais tellement habituée à mes cheveux « abîmés », que j’ai fini par me convaincre qu’il s’agissait de leur vraie nature). Ce n’est que lorsque j’ai pu comparer mes pointes colorées avec mes repousses toutes neuves que j’ai clairement constaté la différence de texture et de « qualité ».

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mercredie-blog-mode-beaute-cheveux-naturels-afro-2019-texture-changement-3c-boucles7Eté 2015: premières expérimentations de blond

 mercredie-blog-beaute-cheveux-afro-naturels-decoloration-bleached-hair-natural-platine-blonde-curls-curly-frises-big-platinum-dark-girl-mixed-tannedPrintemps 2016: décoloration totale

mercredie-blog-mode-beaute-cheveux-naturels-afro-2019-texture-changement-3c-boucles5Eté 2016: tentative de récupération de ma couleur naturelle (= échec cuisant, les pigments ne tenaient pas). On voit bien à quel point mes racines (non traitées) sont épaisses, alors que mes pointes sont clairement en fin de vie…

En plus de tuer à petit feu ma chevelure à force de colorations, décolorations, henné, mèches etc., je me laissais embobiner par les tutos Youtube et ses routines capillaires ultra sophistiquées (auxquelles j’ai d’ailleurs moi aussi contribué…): 12.000 produits appliqués les uns après les autres, un peu à l’image du layering pour le visage. Sauf que, je suis presque devenue « otage » de mes produits: sans eux (et sans tournicoter mes boucles autour de mes doigts !), impossible d’obtenir une boucle définie, avec du ressort et un semblant de bonne santé. Il fallait que je finter pour donner un aspect correct à mes cheveux défoncés. Je crois que je n’avais même jamais osé laisser sécher mes cheveux sans produits, de peur du résultat. Depuis ma coupe, j’ai arrêté « d’étouffer » mes cheveux avec des substances inutiles et je me limite à quelques incontournables: shampoing, après-shampoing, masque, crème, gel et éventuellement huile.

Pour le shampoing (je me lave les cheveux toutes les semaines environ), je prends simplement ce que j’ai sous la main. Pour le conditioner en revanche, j’aime beaucoup le Cantu qui démêle bien et qui est très abordable. Pour le masque, en ce moment je suis sur un mix de « base neutre bio » (shoppée sur Aroma-Zone) avec un peu toutes les huiles qui traînent dans ma salle de bains (et ma cuisine). J’essaye au maximum de garder mes cheveux trempés au moment d’appliquer mes produits coiffants (si nécessaire, j’utilise un spray pour les remouiller). En ce qui concerne les crèmes, j’ai trois chouchous: le leave-in Cantu (format pompe, plus pratique, plus économique !), le « Quench » de Aunt Jackie’s et la petite nouvelle, la crème coiffante NIIR, que j’ai récemment découverte. En « finition », j’utilise le « Light Defining Gel » de Devacurl (que j’avais acheté à NYC il y a quelques années mais que je commence seulement à adorer !) sur l’ensemble de ma chevelure, et ce gel Eco Styler sur mes baby hair qui sont très crépus (leur texture est très différente du reste). Je sèche le tout au diffuseur. Et puis c’est tout. Pour la semaine. Je NE touche PLUS à mes cheveux: pas d’eau, pas de spray, pas de crème, pas de chaleur, rien… juste peut-être un peu d’huile pour que ça brille !

Vous avez la recette maintenant :)

Il aura donc fallu que je passe par les extrêmes (décoloration blonde platine puis (presque)-big chop) pour redécouvrir mes cheveux, tels qu’ils sortent de mon cuir chevelu (donc a priori sains), ceux avec lesquels je suis née.

A ce jour, je n’ai toujours pas fait de traitement chimique à mes cheveux, et je constate une différence incroyable: aucune casse (même quand je les peigne « à sec », même si cela n’arrive quasiment jamais), la MÊME épaisseur de cheveux des racines aux pointes (si je fais des twists par exemple, ceux-ci seront aussi larges en haut qu’en bas… avant c’était un peu « queue de rat party » !). J’avoue ceci dit que parfois j’aimerais tenter de faire un « gloss » ou autre pour gagner en brillance… mais je crois que j’aurais toujours un peu peur d’anéantir tous mes efforts en cas de dommages irréversibles. Donc si vous avez une astuce pour radicalement gagner en luminosité, je prends !

Je m’arrêterai là pour aujourd’hui… à vous ;)

Sous mes cheveux.

Je sais pas si vous avez remarqué, mais il se passe un truc chez mes copines frisées en ce moment (en vrai c’est pas vraiment mes copines, elles n’ont très certainement jamais entendu parler de moi, mais j’aime bien l’idée).

Taren Guy (now Auset Ntru Gaia… wtf ?), Mel Burgos (Rock Yo Rizos), Stéphanie Lauretta (Beauty By Lee), Maya Washington (Shameless Maya), Mahine, Fro Girl Ginny (now Nia the Light), tant de blogueuse / youtubeuses / influenceuses que je suis depuis plus ou moins longtemps et qui ont toutes en commun de s’être débarrassée de leur chevelure afro. Et on ne parle pas de brushing ou lissage temporaire, on parle de coupe ultra courte (voir « rasage ») ou de locks.

Plus qu’un changement de look, ces changements pour le moins radicaux (surtout que beaucoup d’entre elles étaient « connues et suivies pour leurs péripéties capillaires ») envoient un signal fort: « Je ne suis pas mes cheveux« . Et je crois que ça me parle pas mal aussi.

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Vous l’aurez sûrement remarqué (enfin j’espère), je poste beaucoup moins qu’avant… et, surtout, je ne parle quasiment plus de cheveux. Maintenant je vais vous le dire: j’en ai eu un peu ma claque de parler de ça, partout, tout le temps, avec tout le monde. De DEVOIR parler de ça. Je m’explique: bien sûr que ce sujet me tient à cœur, et je comprends qu’il intéresse grandement une partie de ma communauté. De fait, je ne me sens jamais « forcée » d’en parler sous une photo ou un post explicitement sur le sujet. En revanche, que mes cheveux soient en quelque sorte devenu mon premier signe d’existence (pas pour moi, mais pour les autres) me dérange profondément.

D’une part, j’ai eu l’impression de complètement disparaître derrière mes cheveux et de ne plus exister en tant que personne sans eux: le fait qu’on ne me reconnaisse pas quand j’ai les cheveux attachés, que je sois pour beaucoup de gens (proches ou non), « la fille à l’afro » ou que j’aie TOUJOURS les mêmes conversations avec les personnes que je rencontre pour la première fois. C’est « grave » quand même (toutes proportions gardées bien sûr, j’ai bien conscience que ce post est très loin d’aborder l’un des plus gros soucis de notre terre). Pour vous donner un exemple, je souhaitais tellement ne pas être « marquée » par cette caractéristique que j’ai passé les dix premiers jours de mon nouveau taf avec un chignon, non pas parce que j’avais honte ou que je voulais faire « bonne figure » (vous savez que tout ce qui assimile les cheveux naturels au péjoratif me hérisse le poil de toute façon !) mais juste parce que je ne voulais pas rejoindre un nouveau « groupe social » (mes collègues de travail) en tant que « la fille à l’afro » (chose que je suis finalement un peu devenue mais bon). J’avais envie de m’intégrer par ma personnalité, mes compétences, tout simplement.

Et puis d’autre part, plus j’y réfléchis, et plus je réalise que c’est quand même DINGUE de devoir constamment parler (et quand je dis « parler », comprenez « développer », « étayer », « expliquer », « faire un exposé »…) de quelque chose que je n’ai pas « créé », mais qui fait, au contraire, simplement partie de moi et de ma constitution. Mes cheveux ne sont pas un accessoire (bon, en vrai, ça l’est un peu d’un point de vue style mais vous voyez où je veux en venir): je ne suis pas allée les chercher quelque part en espérant obtenir un regard particulier du monde extérieur… ils sortent juste comme ça de mon crâne. Est-ce qu’on va autant s’attarder sur les blondes ? les rousses ? les chauves ? les chevelures très longues ? Dans une moindre mesure j’imagine. Vous me direz « mais c’est normal, tes cheveux ne passent pas inaperçu !« . C’est bien là le problème: nous sommes des millions à avoir ce type de cheveux A L’ÉTAT NATUREL, il ne devrait y avoir aucune excentricité là-dedans. Et pourtant, j’ai trop souvent l’impression que ma coiffure est perçue comme telle dans les yeux des gens. Pour tout vous dire, je m’en fous pas mal, c’est juste tellement symptomatique du manque de représentation des cheveux naturels / afro / frisés jusqu’à il y a encore quelques années. Alors même si j’ironise très souvent sur le fait qu’on ne trouve désormais plus aucune enseigne ou marque ne mettant pas en scène une modèle « métisse aux cheveux frisés » (le nouvel incontournable, depuis quelques mois, non ?), tout cela est finalement une excellente chose: cette banalisation permettra peut-être un jour de faire cesser ce regard si « spécial » sur nous.

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Encore une fois, ce mini « coup de gueule » s’applique quasi exclusivement pour ma vie « hors-blog »: je suis toujours très enthousiaste lorsque je décide de partager avec vous mes tribulations capillaires ! On va dire que j’aimerais juste, parfois, pouvoir mettre mes cheveux de côté pour arriver à parler d’autre chose en premier lieu, rester maître des sujets de conversation en somme… tout en restant moi-même ! Parce que oui, je pense faire des trucs vraiment plus chouettes que simplement être la touffe de service.

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