Ma vie en parfums.

Je ne vous ai quasiment jamais parlé parfum, et pourtant, je suis une inconditionnelle… Il faut dire que le domaine de l’olfactif et moi, c’est toute une histoire… je suis ce que l’on pourrait qualifier d’ultra sensible. Non pas que je ne supporte pas les odeurs (enfin si, certaines…), disons que que j’ai surtout une grande facilité à les reconnaître, et à les mémoriser. Allé je me la raconte un peu: j’ai une mémoire olfactive de ouf ! En soit, ça ne sert absolument à rien (à choisir, je préfèrerais mille fois avoir un sens de l’orientation), mais c’est toujours drôle de pouvoir associer immédiatement une odeur à un lieu, un moment ou encore un souvenir (même trèèèèès vieux). Très souvent même, lorsque je pense à quelqu’un, mon cerveau ne peut pas s’empêcher de reconstituer son odeur… c’est plutôt étrange, c’est comme si je pouvais la sentir… brrrrrref. Je m’égare.

Quand j’y pense, je traîne derrière moi un sacré historique parfums des plus fleuris (mais pas au sens « parfum » du terme, justement…) ! Allé je me lance et je vous raconte un peu par où je suis passée… pour enfin trouver MON (mes ?) parfum(s) signatures. D’ailleurs je sais pas vous mais perso ça m’excite toujours de découvrir quels parfums portent les gens que je n’ai jamais rencontrés et que je suis… ça en dit parfois beaucoup plus que des photos ou des conversations ! #sociopathe

Le premier parfum qui a marqué ma vie: le « célèbre » « Pink Sugar » d’Aquolina. Hé oui… Pour celles qui ne connaitraient pas (où étiez-vous en 2004 ?), imaginez le parfum le plus sucré de la terre, avec des notes de chamallows grillés, de sucres d’orge et de fête foraine… rajoutez 5kg de sucre et vous obtenez cette fragrance aussi écœurante qu’inoubliable. Imaginez aussi que le concept de « main légère » m’était parfaitement inconnu. Autant vous dire que mon sillage de bonbon cuit aura sans doute intoxiqué traumatisé une bonne partie de mes camarades de lycée auxquels j’adresse aujourd’hui mes plus plates excuses rétro-actives. Bien entendu, aujourd’hui, je ne supporte plus ce parfum.

J’ai ensuite eu ma période « amande » (période que je n’ai d’ailleurs jamais vraiment quittée puisque j’adore toujours autant ses diverses variations, tant olfactives que gustatives). Seulement, je ne souhaitais pas foncer tête baissée sur « Hypnotic Poison« , référence de l’époque, hyper commercialisé (bon, j’avoue, je l’ai porté quelques années plus tard mais pas longtemps, car l’odeur rappelait à mon chéri « les produits d’entretien du McDo« … toujours ce petit mot qui fait plaisir n’est-ce pas). A la fin du lycée, mon parfum de rêve d’amande était le JC Castelbajac, le plus proche olfactivement de la colle Cléopatre… malheureusement discontinué. Mes recherches m’avaient ensuite poussée à tester « Héliotrope Blanc » de LT Piver. Je l’ai bien porté lui tiens, j’ai dû écouler 3 ou 4 flacons… Un parfum réconfortant mais qui reste léger (l’amande n’est pas du tout entêtante, on l’imagine d’ailleurs presque verte), plutôt magique quand j’y repense… J’avais pu le trouver dans une boutique passage de l’Industrie à Paris.

 

Puis ça a été le grand n’importe quoi (allégorie de ma vie à cette même époque sans doute). J’ai porté « Fuel for Life » de Diesel (acheté par hasard je pense), « Les Fleurs du Mâle » de JPG (un parfum d’homme dont la douceur me plaisait malgré tout terriblement), « Cascades d’agrumes » de Rochas (fais-moi frais !) ou encore « Narciso Rodriguez for Her ». Quelle logique à tout ça ? Aucune, si ce n’est que je m’éloignais progressivement des parfums très sucrés que je portais auparavant, ou bien même des floraux que je qualifierais de « faciles » tels que « Flower Bomb » ou « Coco Mademoiselle » que je ne peux par exemple aujourd’hui que difficilement supporter.

C’était un peu comme si mon nez recherchait davantage de complexité, d’énigmatique… et surtout des notes qui ne soient ni « tendance » ni superficielles.

Et c’est comme ça qu’un jour, je me suis retrouvée à la boutique Serge Lutens du Palais Royal. J’avais beaucoup entendu parler de ce créateur (et notamment de « Louve », un parfum qui m’avait été recommandé de par mon attirance pour l’amande), mais le prix de ses flacons m’avaient quelque peu freinée… C’était sans compter le talent de cette ambassadrice qui avait réussi à me faire naviguer subtilement de parfum en parfum, jusqu’à ce que je ne m’arrête sur « Datura Noir« , un oriental à la fois riche et intrigant, très déstabilisant au départ puis qui s’adoucit vers des notes de monoï / tiaré finalement pas très attendues mais réconfortantes. Je l’ai porté deux ans.

Et puis, dès qu’il s’agissait de faire un joli cadeau, mon mari et moi avions le réflexe Lutens (et l’aide des vendeuse pour dénicher LE parfum idéal). C’est ainsi que nous avons offert « Arabie«  (un oriental opulent qui rappelle les dattes confites et les épices !) à ma belle maman (qui lui sied comme un gant) ou encore « La Fille de Berlin » à ma belle-soeur. A chaque fois, l’impression de tomber sur un vrai petit trésor sur-mesure pour les personnes visées… quelque chose de quasi impossible à ressentir dans les rayons de parfumerie « classiques ».

J’ai ensuite tenté une nouvelle aventure avec « Ambre Sultan« , le Lutens auquel je suis le plus fidèle (je l’ai porté plusieurs années et encore aujourd’hui je ne peux pas m’en séparer !). Définitivement LE parfum qu’il vous sentir si vous ne connaissez pas encore ce créateur: un ambré qui, pile au moment où l’on pourrait croire qu’il franchirait la limite du « caramélisé / sucré » se transforme en une sorte d’encens absolument divin. Un véritable chef d’œuvre. Rien que d’en parler me donne envie d’aller me parfumer ! C’est d’ailleurs « Ambre Sultan » qui m’a en quelque sorte ouvert les portes des parfums types « encens »…

 

Finalement, l’année dernière, j’ai eu envie de complètement prendre le virage « encens ». M’éloigner une bonne fois pour toute des parfums féminins sucrés, gourmands ou floraux, toujours un petit peu attendus bien que très élaborés chez Serge Lutens. J’ai ainsi pris le risque de commander un parfum uniquement en me basant sur sa description: « De la résine, du soleil, des cigales et de l’ombre sous les grands pins » sur le site officiel de la marque et plusieurs rappels de « cierges« , « encens« , « une chapelle dans la pinède » sur d’autres sites de parfums…

Une fois que j’ai eu Fille en Aiguilles entre les mains, j’ai tout de suite su qu’il serait mon parfum « de mariage » !

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Aujourd’hui, je le porte toujours: cet oriental boisé, mêlant pins et épices, offre une odeur insaisissable et presque intimidante vraiment très singulière. Typiquement le genre de parfum que je n’ai jamais senti sur qui que ce soit d’autre… Il irait également divinement bien à un homme, de par son côté un peu « sévère ». J’aime son caractère « racé » qui me fait me sentir « femme » et non plus jeune fille. On tombe dans le psychologique mais ce parfum me donne vraiment beaucoup plus d’assurance – sachant que les gens pensent que j’ai à peine 22 ans alors que j’approche des 30, c’est appréciable.

Je porte donc « Fille en Aiguilles » 80% du temps (surtout quand je suis « en représentation sociale »), mais j’adore revenir à mon « Ambre Sultan » quand je reste chez moi ou que je suis dans un cercle plus intime (pour son côté doux et réconfortant je pense).

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Ma petite collection Lutens…

Mon chéri, quant à lui, porte « Serge Noire« ,  un oriental sec très élégant, qui pour moi est vraiment très proche de « Fille en Aiguilles », les notes de « pins » en moins. Je l’adore et je suis toute émoustillée par le fait que nos parfums se complètent à la perfection. Oh, et je crois que j’ai oublié de vous dire que les parfums Lutens étaient mixtes (vous l’aurez compris, je risque de lui piquer…).

Et vous, quel est votre parfum favori ? Pensez-vous avoir trouvé votre signature ? Je meurs d’envie de savoir ce que vous portez :)