C’est lavé avec Mir Laine ? Non, c’est juste de la dentelle.
J’avais déjà un peu perdu le goût de poster, mais alors comment vous dire… j’ai eu encore plus de mal à revenir après les tragédies des dernières semaines. Après avoir publié mon article « Ce qui va (doit) changer en 2015« , je me suis retrouvée dans un véritable état de malaise. En l’espace de seulement quelques heures, ce qui devait cesser, ce n’était finalement plus mes petits problèmes « blogging » tout pourris, mais le massacre d’innocents. Relativisation extrême, dérangeante, mais tellement vraie.
Je me suis sincèrement demandé quand j’allais être capable de reposter. La dissonance entre la futilité de mon activité ici et l’enclume qui nous est tous tombée sur le coin de la gueule. Plus envie de rien, encore moins de parler jean boyfriend ou maquillage des sourcils. J’ai pourtant bien tenté de « continuer malgré tout » avec ce post que j’avais rédigé et programmé à l’avance… mais, force est de constater qu’il ne reflétait en rien mon état d’esprit au moment des faits. A part me changer les idées quelques minutes, cet article n’aura pas fait fuir l’amertume.
Je n’oublierai jamais cette alerte Le Monde m’annonçant la mort de « plusieurs personnes à la rédaction Charlie Hebdo« . Glaçage de sang. On ne parlait pas de victimes mais déjà de morts. Et puis tout s’est enchaîné. Je n’ai pas bossé de la journée, je n’y croyais pas, j’étais suspendue aux lèvres de Twitter. Jamais je ne m’étais sentie aussi dépendante de « l’information » (en fait, plutôt un mix d’effets d’annonces et de rumeurs). Pour la première fois aussi, j’ai ressenti le fait d’être la seule française à mon travail, où la nationalité anglaise prédomine. Expliquer pourquoi nous, français, étions si bouleversés: mission impossible. « It’s as if you were killing five JK Rowling at the same time« . Parallèle un peu foireux, en effet, mais j’avoue que je n’avais aucune référence de la satire britannique sous la main.
Et puis, passés les états de terreur, de stupeur et d’anéantissement, s’est amorcée cette phase si particulière (si 2015 aussi) où tout s’égare, où tout part en live et où plus rien ne vous appartient. L’impression d’être dans un « très bon » épisode de Black Mirror, synthèse des plus gros paradoxes de notre époque. Pêle-mêle: cette soif de scoop qui aurait pu signer l’arrêt de mort d’innocents planqués dans un frigo, ces « rédactions » qui entrent, en plein direct, en conversation téléphonique avec l’ennemi public n°1, ces vidéos que je n’aurais jamais voulu visionner (et qui se sont pourtant retrouvées sur tous les feeds facebook), ces dirigeants qui se sont soudainement sentis « Charlie », un certain dimanche de janvier (des pyromanes au bal des pompiers en quelques sortes).
Chaque jour qui passe semble enfin voir naître de nouvelles analyses, parfois intéressantes, bien souvent fantaisistes (voire carrément infondées ou foncièrement mauvaises). Si 2013 était l’année de l’ombré hair et 2014 l’apogée du contouring, il semblerait que la théorie du complot soit des plus en vogue pour 2015, puisque servie à toutes les sauces, mêmes les plus dégueulasses. Cotillard et Kassovitz après le 11 septembre, du vent à côté ! La vérité ne sort pas de la bouche des internets, et heureusement (à les écouter, Ben Laden serait #posey sur une île des Bermudes, en train de faire du consulting pour Hollande et de s’enfiler des mojitos avec Tupac et les passagers de la Malaysia Airlines entre deux snapchats avec le groupe de Bilderberg).
Bref, en plein chaos/bordel international, j’avais juste envie de revenir « en douceur »… Et la dentelle, c’est justement ce qu’il me fallait.
PS: j’espère que les Illuminatis ne retrouveront pas mon adresse IP.
Top brodé et collier Zara – Jean Current Elliott (similaires ici, ici, ici et ici) – Veste H&M – Baskets Stan Smith (dispo ici) – Foulard cambodgien « Renaissance » Krama Heritage – Pochette Maje – Bague « Arty » Yves Saint Laurent
