« Comme à la maison »… au Lys Martagon.

Décembre 2022.

Je viens de reprendre un nouveau travail. Sur mes deux jeunes enfants, l’un ne dort plus la nuit, l’autre a décidé d’animer nos journées plus que de raison. J’ai eu la chance de donner ma première conférence TEDx (enfin j’ai surtout essayé de jongler avec mon emploi du temps pour la préparer convenablement et ainsi ne pas me rétamer sur scène…). Bref, ce n’est pas juste l’année qui s’achève à petit feu, c’est aussi mon niveau d’énergie (inversement proportionnel au stress et à la frustration ressentis à ce moment !).

Voilà, voilà, il ne fallait pas plus que ces quelques lignes pour vous faire comprendre combien j’attendais ce weekend du 10 décembre à Courchevel. Si je commence à plutôt bien connaître la station, je n’ai de cesse d’être surprise par les incroyables lieux de séjour qui s’y trouvent… Et pour cause ! Cette fois-ci, Axel et moi avons le privilège d’être chaleureusement reçus par le luxueux…

Le Lys Martagon – Courchevel 1850

Pour l’anecdote (et les non-initiés en botanique comme moi), le Lys Martagon est éponyme de cette fleur protégée, à la fois rare et délicate, qui ne pousse et ne s’épanouit qu’en montagnes, et plus particulièrement en Savoie. Cette petite histoire, pour moi, en dit long sur le caractère unique de l’établissement…

Je pourrais passer des heures à tenter de retranscrire tout le plaisir de ce weekend d’exception. Vous donner mille exemples des petites attentions personnalisées reçues. Vous raconter l’obsession esthétique capturée à chaque instant dans l’hôtel. Vous décrire les saveurs fines et la conception spectaculaire des mets et desserts préparés par Mickael Furnion et Eloi Cabellan. Vous transmettre le goût des cocktails signatures du Prohibition Bar. Vous faire comprendre pourquoi j’aimerais pouvoir toujours skier dans ces conditions (et je ne parle pas uniquement de la météo, mais aussi du ski-shop, de l’accès direct aux pistes, des équipements exceptionnels…). Vous partager les montagnes russes et les fous rires devant le match « France – Angleterre » de la Coupe du Monde dans la mini-salle de cinéma privée de l’hôtel…

Mais, vous savez quoi ? Je préfère donner la parole à Christophe Callarec (General Manager), celui qui a littéralement donné vie au Lys Martagon.

Alexis Brunet, Directeur Adjoint (à gauche) et Christophe Callarec, Directeur Général (à droite)
Une histoire de famille et de confiance

« Les propriétaires possédaient déjà un chalet privé sur la station. Ils m’ont confié la mission, leurs enfants grandissants, de trouver quelque chose de plus grand… Trois années de recherche plus tard, ils ont acheté plusieurs terrains et nous avons enclenché la construction d’un chalet privé. C’est à ce moment que j’ai eu un « tilt » : je les ai appelés pour leur confier mon idée de finalement bâtir un hôtel », explique Christophe Callarec au sujet de la naissance du Lys Martagon.

Pour mieux saisir l’enjeu de ce projet, il faut comprendre la situation bien spécifique de Courchevel, où deux types d’établissements de luxe bien précis se côtoient. D’une part, les chalets privés, « limités » par une règlementation leur imposant un nombre de chambres maximum : de fait, les clients sont souvent amenés à réserver plusieurs chalets pour passer le séjour ensemble (mais sans vraiment l’être finalement, puisque ceux-ci se retrouvent contraints de naviguer d’un chalet à l’autre pour se retrouver…). D’autre part, l’hôtellerie de luxe telle qu’on la connait, qui propose toujours de nombreux services, mais qui manque souvent d’intimité pour ses clients en contrepartie… « Tout notre concept aujourd’hui, c’est justement de proposer un type d’établissement « hybride », mixte du chalet privé et de l’hôtellerie de luxe classique. Ce type de bien n’existait pas au moment de la construction« , explique M. Callarec. Mais l’homme d’action (et de goût !), ne s’est pas arrêté là : « J’ai aussi souhaité mettre l’art en avant, les propriétaires et moi-même étant tous trois férus d’oeuvres et de design. Cette idée, à la fois hors du temps et hors du commun, deviendrait un moyen de nous démarquer… On m’a demandé un business plan (que j’ai achevé en trois jours !) : les propriétaires ont été séduits… Ils ont validé ce projet hôtelier, j’ai obtenu carte blanche : une chance immense pour moi, je me suis donc impliqué à 100%. Malgré la pandémie, et alors que tout le monde était confiné, nous avons réussi à lancer les travaux de construction… et surtout à les terminer dans les temps, en respectant scrupuleusement notre budget ! C’était champagne ! D’autant plus qu’une certaine convivialité régnait avec nos entreprises partenaires de la construction. », continue M. Callarec.

Le Lys Martagon offre ainsi aujourd’hui une expérience intimiste, confidentielle, où les clients se sentent « comme à la maison » et se voient offrir de nombreux services, habituellement proposés dans de plus « gros » établissements.

Christophe Callarec ajoute : « Madame est même complètement rentrée dans mon délire : elle m’a confié une sélection d’œuvres d’art qu’elle a spécifiquement chinées pour l’hôtel. Tout le monde a donc pu se faire plaisir à travers ce projet.« .

L’art, parlons-en.

Il se vit, se voit et se ressent partout dans l’établissement. Mais comment le définir ? « Art Déco, définitivement ! », affirme M. Callarec. « Un « Art Déco » plus prononcé que ce que nous avons l’habitude de voir en Europe. On pourrait parler d’un « Art Déco » à l’américaine, à la russe, plus extraverti. C’est un style que les propriétaires et moi aimons particulièrement et qui, par ailleurs, n’existe nulle par ailleurs en montagne. Nous n’avons rien inventé, mais retrouver cette esthétique en station est vraiment rafraîchissant ! ». Étonnamment, l’oeuvre préférée de Christophe Callarec est pourtant la seule n’appartenant pas au courant Art Déco : il s’agit du tableau « Verger fleuri », de Gustave Carriot.

« Verger fleuri », une oeuvre de l’artiste pointilliste Gustave Carriot, visible dans le restaurant et accompagné de somptueux éléments de décorations soigneusement chinés par Christophe Callarec

Le Lys Martagon nous invite subtilement à nous intéresser à l’art, de par le nom de René Lalique (présent dans les moindres recoins de l’hôtel), ou encore en utilisant les nouvelles technologies pour proposer des expériences ludiques : des QR codes apposés sur les oeuvres d’art pour aller plus loin dans la découverte, des projections artistiques et des animations 3D interactives pour les enfants, développées avec un dessinateur de la Warner Bros (rien que ça !) et projetées sur une gigantesque façade extérieure de cinq mètres de haut… Chaque chose et chaque détail présent raconte bel et bien une histoire.

« L’empreinte Callarec » est pour ainsi dire omniprésente au Lys Martagon. « J’ai la chance d’avoir pu influencer les moindres choix pour l’établissement. J’ai par exemple parcouru le monde pour sélectionner les plus beaux matériaux et les marbres présents dans les chambres et salles de bains, qu’il s’agisse d’Onyx vert d’Iran, de marbres de Bahia du Brésil ou des marbres roses italiens, plus classiques, mais toujours splendides. J’ai choisi chaque morceau un à un, en accordant une attention particulière à son ADN, ses nervures. Ils ont ensuite été envoyés directement en Savoie, où notre marbrier les a découpés. », explique-t-il. « Donc oui je suis un peu partout dans l’établissement, peut-être un peu trop ? (rires) ».

Une ambiance incomparable

Le « petit » Lys Martagon se veut très proche de ses clients, mais parvient à toujours rester « à sa juste place », à « garder sa distance » pour respecter l’intimité des clients, explique Christophe Callarec. Pour lui, les valeurs de l’établissement seraient donc « le partage », « l’humain » et « la magnificence » (ce dernier, précise-t-il, pour ne pas dire « excellence », souvent associé à la performance et l’exigence sèches). La qualité principale de ses équipes ? Professionnalisme et rigueur certes, mais passion avant tout : « C’est la passion que je recherche avant tout dans le personnel. Nous ne pouvons exceller que lorsque nous sommes passionnés… C’est la passion qui nous fait nous dépasser. C’est ma passion que des personnalités telles qu’Alexis Brunet (Directeur Adjoint), Vladimir Pavlov (Directeur F&B) ou Mickael Furnion (Chef de cuisine) ont ressentie chez moi, c’est elle qui les a convaincus de rejoindre cette belle aventure… et qui les rend aujourd’hui, j’en suis certain, aussi passionnés que je le suis par notre établissement. »

L’année dernière (première saison pour le Lys Martagon), l’hôtel a obtenu un épatant taux de satisfaction clients de 100% : « Bien sûr, nous avons commis des erreurs, c’est le propre de l’Homme… cela ne nous a pas empêchés de décrocher cette note maximale. Cela s’explique, à mon avis, du fait de la chaleur humaine, du contact authentique et aussi de cette décoration originale que nos clients retrouvent au Lys Martagon. C’est ce « tout », cette ambiance sans commune mesure, qui a su conquérir le coeur de nos clients, qui se sentent à chaque fois « comme à la maison » ».

Ambiance cosy, même pour les tout petits, dans cette mignonne salle de jeux dédiée
Samuel Andreo, Chef Concierge « Clefs d’Or » du Lys Martagon (et auteur), jamais très loin dès qu’il s’agit de transformer le séjour de ses clients en rêve éveillé
Les papilles en folie

Cette année, Le Lys Martagon a souhaité mettre l’accent sur la restauration. Trois types de gastronomie sont proposées dans la station : la restauration étoilée (Courchevel propose la plus dense concentration d’étoiles Michelin !), la restauration traditionnelle (comme le clâme Christophe Callarec « Heureusement que nous avons encore nos fondues et nos raclettes ! »), et enfin la restauration festive. « Nous avons alors souhaité offrir quelque chose de nouveau à notre clientèle : une restauration variée, de partage et de découvertes, où la préparation (habituellement uniquement visible en cuisine) passe au premier plan en salle, et où les pâtisseries se savourent d’abord avec les yeux, par exemple avec notre « Mille-feuille sous vos yeux », conçus et expliqués directement par notre Chef Pâtissier en salle devant nos clients. Côté viande, nous remettons l’art de la découpe au goût du jour ! Nous sommes heureux de pouvoir mettre en avant les personnes du « back-office », celles que l’on ne voit jamais.« . Si vous l’avez raté, je vous invite vivement à visionner ce petit reel Instagram qui résume parfaitement toutes nos explorations gustatives !

En compagnie de Mickaël Furnion, Chef de cuisine du Lys Martagon

Côté bar, notre mixologue a travaillé dans les bars les plus prestigieux du monde et apporte aujourd’hui au Lys Martagon un savoir-faire et une créativité indéniables. « Nous avons sauté sur l’occasion pour développer une carte exclusive : nos sirops, nos liqueurs, nos infusions sont tous élaborés « maison », Quelle meilleure base pour travailler des cocktails exclusifs et personnalisables ?« , demande Christophe Callarec. « Nous jouons le jeu du « Prohibition Bar » à fond, avec par exemple une entrée de type « Speakeasy », comme dans les années 20 à New York. Nous envisageons d’ailleurs d’organiser, plusieurs fois par semaine, des dégustations de cocktails. Nous pourrions ainsi faire goûter nos créations à nos clients, en faisant le show et en partageant nos inspirations avec eux en direct ! ».

Et… pour les skieurs ?

Si l’hôtel se situe aux pieds des pistes, ce n’est pas pour ne pas pouvoir en profiter ! Son offre « ski in / ski out » et son partenariat avec Bernard Orcel (entité prestigieuse présente dans les palaces de la station, proposant skis, snowboards et snow-wear) permettent au Lys Martagon d’être aux petits soins avec ses clients, quel que soit leur niveau d’ailleurs : « Les boots sont chauffées, nous mettons les chaussures de ski au client lorsqu’il se prépare pour aller skier, nous lui retirons ses chaussures lorsqu’il revient, et il n’a jamais à porter ses skis. ». On pourrait trouver tout ça « too much », mais Christophe Callarec l’assure, c’est une prestation que le Lys Martagon et son ski-room sont heureux d’offrir à leurs clients, et cela se ressent !

Un moment détente sans pareil

D’inspiration « Art Nouveau » (en opposition avec les autres espaces de l’hôtel), le spa (proposant les soins SkinCeuticals) est fait de douceur, de courbes et d’arrondis invitant à la détente et au bien-être. Il s’insère parfaitement dans l’identité du Lys Martagon : haut de gamme bien sûr, mais surtout petit et convivial, proposant un maximum de services (jacuzzis intérieur et extérieur, piscine avec nage à contre-courant, sauna, hammam, pluie de douche, salle de massage…).

Nous en avons encore pris plein les yeux côté design : entre la magnifique cascade qui apporte un infini sens d’apaisement et la beauté de la piscine (tant son fond que ses plafonds, encore une fois réalisés sur-mesure avec le dessinateur de renom Pavel Orinianski et la maison Sicis en Italie pour la conception).

Avant de conclure cet article (et cette visite enchantée), trois dernières questions à M. Callarec.

La première, son plus gros challenge. Et je dois dire que je ne m’attendais pas du tout à cette réponse… Après un temps de réflexion, Christophe Callarec répond « l’amour de ma femme« . Il poursuit : « Pour arriver à ce niveau de détails dans la réalisation en moins de deux ans, j’ai dû consacrer l’intégralité de mon temps et de mes journées, et voyager à droite à gauche sans arrêt… C’est donc réellement grâce au concours et au support de ma femme (et à l’amour qu’elle me porte !) que j’ai eu la force d’arriver à un tel résultat. J’ai la chance d’avoir trouvé mon âme sœur, notre union est ma plus belle réussite, et ce, pour toute la vie ! ».

La seconde : son ambition pour cette saison. « D’abord, faire connaitre notre établissement. Pas reconnaître, plutôt lui donner une visibilité saine, mesurée et authentique. Dans mes rêves les plus fous, j’adorerais que la notoriété du Lys Martagon ne progresse que par le bouche-à-oreille ! Ensuite, et comme l’année dernière, je nous souhaite un excellent taux de satisfaction clients : c’est le plus beau des retours à mes yeux. »

La dernière : ses objectifs à cinq ans. « Puis-je réellement vous le confier ? » s’interroge Christophe Callarec. « Ouvrir un Lys Martagon II, occupe peut-être une partie de mes pensées ! » continue-t-il. Affaire à suivre donc…

Merci à tous d’être (re)venus me lire, et à bientôt…

Elles (et moi), dans l’objectif d’Ernest Piccot.

Cet article a été réalisé en Octobre 2020, alors que le contexte sanitaire laissait présager une éventuelle réouverture des musées. La tenue de l’exposition présentée dans cet article n’étant malheureusement pas garantie, je tenais malgré tout à vous faire profiter de ce que j’ai pu réaliser avec l’aide de la Ville de Carouge et du photographe Samuel Rubio. Et, qui sait, avec un peu de chance vous pourrez peut-être découvrir l’expo à votre tour

Si vous me suivez depuis (suffisamment) longtemps – c’est-à-dire avant l’ère Insta – vous savez que j’ai pas mal évolué niveau photo. Non, bien sûr, je ne parle pas de mon niveau (toujours moyen… chacun son métier !) mais plutôt de la façon dont je prends la pose. Au fil des années (et des rencontres…), la timide que je suis a fini par bien vouloir sortir de chez elle pour se faire photographier en extérieur (le tout, sans se retrouver tétanisée par le regard des autres, tant de progrès !). Pour celles qui ne comprendraient pas à quoi je fais allusion, je me réfère à ça :)

Figurez-vous que j’ai franchi une nouvelle étape à l’occasion de l’exposition « Elles. Dans l’objectif d’Ernest Piccot. 1930-1950« , puisque j’ai eu le privilège de me faire tirer le portrait façon Ernest Piccot. Ernest Piccot, mais qui est-ce ? Minute papillon j’y viens.

Entre 1930 et 1950, Ernest Piccot a participé, avec son art, à la couverture des moments les plus marquants de la commune de Carouge (mariages, baptêmes…).

Reconnaissable entre mille à son costume en velours vert, le photographe était moins connu pour ses portraits de femmes, qu’il transformait littéralement en stars de cinéma le temps d’un shooting.

Largement inspiré par les magazines des années 1930 à 1950, les portraits de Piccot respirent l’allure et le chic, à l’image des stars du cinéma américain de l’époque. 

Ces genevoises « anonymes », toutes apprêtées pour l’occasion, repartaient avec ce souvenir d’exception immortalisant un glamour souvent très éloigné de leur réalité quotidienne.

Ceci n’est clairement pas une star du cinéma américain.

Si le studio de Piccot, anciennement établi au numéro 17 de la place du Marché à Carouge, n’existe plus, l’exposition « Elles, dans l’objectif d’Ernest Piccot » nous permet de remonter le temps et de découvrir l’œuvre laissée derrière lui.

A découvrir : une cinquantaine de photos argentiques (seulement, mais aucune d’entre elle n’est visible sur Internet… la magie des talents historiques locaux !) qui avaient été déposées aux archives de la ville peu après la mort de Piccot en 1985 et les appareils ayant appartenu au maître.

Si vous n’êtes pas trop mauvaises en maths et en temporalité, vous réaliserez bien vite qu’organiser une séance avec Piccot lui-même aurait été compliqué ! C’est Samuel Rubio qui a repris le flambeau le temps d’une journée pour me faire vivre ma petite heure de gloire. Défi relevé haut la main (je parle du travail du photographe !).

Je vous recommande donc très chaleureusement cette (petite) exposition si vous avez l’occasion de vous rendre à Carouge. Et n’oubliez pas de partager le portrait en noir et blanc que vous pourrez prendre sur les lieux (en profitant des décors et accessoires mis à votre disposition pour vous parer de charme !), avec le hashtag #EllesCarouge.

Musée de Carouge
Boulevard des Promenades 25
1227 Carouge
Du 19 septembre 2020 au 7 mars 2021
Du mardi au dimanche, de 14h à 18h
www.carouge.ch/musee

Article réalisé en collaboration avec la ville de Carouge.

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