Sérieusement, cette époque « blonde platine » me paraît être à des années lumières maintenant (sans doute parce que j’ai changé 10x de coiffure depuis, la routine quoi).
J’ai reçu cette semaine ces photos (by Draz Photo pour Cazance, le salon qui m’a permis de vivre cette (folle) transformation) et, SANS SURPRISE, j’ai eu mon petit moment de nostalgie. Quoiqu’on ait pu me dire (« ça ne te va pas au teint« , « ça ne fait pas naturel« , « ça ne met pas tes boucles à leur avantage« …), c’était un VRAI KIFF et il m’arrive souvent de regretter d’être retournée au châtain… J’aimais tellement le côté (gentil) Alien que me donnait cette teinte !
Pour tout vous dire, s’il n’y avait pas cette histoire de mariage (LOL), je pense que je serais restée blonde bien plus longtemps. Celles qui me connaissent un peu savent ce que ça veut dire… j’y reviendrai sans doute un jour (bon, entre temps, j’aurais sûrement rasé mes cheveux, porté 1000 perruques et fait 50.000 tresses).
Ce blond complètement surhumain reste à ce jour mon expérience capillaire la plus dingue :) pour celles qui auraient raté mon article sur le sujet (quoi ? COMMENT ?), c’est par ici !
Ok, aujourd’hui je suis un peu énervée. Et je vais tout de suite répondre à la question posée dans le titre… non. Bien sûr que NON.
Disclaimer: ATTENTION, cet article va vous sembler complètement loufoque (« Pourquoi elle fait tout un fromage de ces histoires de… cheveux ? ») si vous ne faites pas partie de la communauté afro… (je n’essaye pas de jouer les physios de la lecture d’article (en mode « toi tu rentres », « toi tu rentres pas »), je préviens juste). Bisous.
Comme je l’expliquais dans mon précédent article, je n’ai pas reçu que des compliments sur mon dernier crochet braids. Jusque là, NARMOL (c’est la vie, Larry). Ce qui m’a fortement déplu, en revanche, c’est la nature des commentaires négatifs reçus (ça et là, ici, sur les réseaux sociaux, dans mon entourage proche…). Compilation: « Qu’est-ce que c’est moche cette texture !« , « Pourquoi cacher tes belles boucles ?« , « Tes boucles à toi sont tellement plus belles« …
Si, de prime abord, ces petites remarques peuvent sembler anodines, je dois bien avouer avoir été un peu choquée par le caractère catégorique de ces jugements du style, « le cheveu crépu, c’est moche, un point c’est tout« . Désolée mais non. A la limite, je peux concevoir que ce genre de coiffure ne soit pas au goût de tout le monde… Mais entendre des gens affirmer, OKLM (je parle comme les jeunes), que « ces cheveux sont affreux« , me met en rogne. Simplement parce que cette même nature de cheveu (que je portais alors sous forme de rajouts) correspond à la nature des cheveux de millions (millards ?) de femmes dans le monde. Je trouve parfaitement incroyable de constater que ces critiques émanent de… personnes noires ayant justement ce type de cheveu au naturel !
Alors si tu es crépue et que tu portes des extensions bouclées, tu as eu une upgrade… par contre si comme moi tu troques tes boucles pour une masse de coton, tu t’enlaidis ? Vraiment, j’ai envie de lancer le plus gros des « WTF » dans les airs.
Mais que se passe-t-il aujourd’hui dans la communauté afro ?
S’il est, selon moi, difficile de nier le mal du « colorisme » (qui veut que les peaux les plus claires et métissées soient plus avantagées, mises en avant, intégrées… que les peaux plus foncées… malheureusement) du fait d’un nombre indéfinissable de facteurs (historiques, médiatiques, culturels…), j’ai toujours du mal à comprendre cette « auto-flagellation » pratiquée par certaines femmes noires aux cheveux très crépus. Pourquoi avoir voulu, à tout prix, établir une hiérarchie de la boucle ? Une boucle naturelle, sans aucun artifice, est forcément belle, puisqu’elle est telle qu’elle nous a été attribuée par la génétique, la nature, Dieu… à vous de choisir.
Depuis quelques années maintenant, sur la toile afro, c’est un peu la guerre des textures. Comme si LA belle boucle (le nouveau « good hair ») était la 3C, par excellence. Comme si tout ce qui évoquait de près ou de loin la nature crépue était honteux, laid, inesthétique. Encore une fois, ce qui me fait le plus de peine est de constater que ces sentiments négatifs sont « intra-communautaires »: les femmes afro ont, elles-mêmes, codifié cette évaluation capillaire. Pour exemple, on blâme souvent la Youtubeuse Taren Guy d’avoir été favorisée par son teint et la nature de ses cheveux (boucles détendues). J’ai pu lire la même chose au sujet d’Alyssa Forever. Certaines hardcores sont même allées jusqu’à comparer le succès de ces femmes aux cheveux « bouclés » à celui, moindre, de Youtubeuses crépues, pensant ainsi dénoncer ce qu’elles considèrent être unfair… Pourquoi ? Ne pourrions-nous pas attribuer cette réussite à d’autres éléments (comme la personnalité par exemple) ? Bref, je divague un peu mais vous voyez où je veux en venir.
Come on girls! Il est temps de nous rendre compte du petit trésor que nous avons toutes au-dessus de notre tête, qu’il soit ondulé, lisse, crépu, bouclé, frisé…
Comment ne pas tomber amoureuse de sa nature crépue quand on se retrouve devant les vidéos/photos de Naptural85, Hey Fran Hey ou, plus près de chez nous, Fatou ou Ursula ? Il est évidemment nécessaire de respecter la vraie nature de ses cheveux, et donc, d’établir une routine adaptée (qui ne correspond pas forcément à celle de sa Youtubeuse préférée !). Ou, comme moi, jouez avec les extensions, crochets, tissages… afin d’explorer toutes les textures possibles et imaginables, tout en respectant sa vraie nature :)
Tout comme il existe plusieurs dizaines de carnations noires différentes, une foultitude de textures naturelles de cheveux « coexistent » au sein de la communauté afro. Il serait peut-être temps de les célébrer plutôt que de les monter les unes contre les autres…
PS: est-ce que quelqu’un a pu rattraper mon WTF au vol ?
Jupe Asos – Top Asos (similaires ici, ici et ici) – Boots H&M (ancienne co) – Sac APC