Ces mannequins/égéries qui ne servent à rien.

Ça c’est trop un titre de hater !
Pourtant je ne suis pas du tout en train de cracher sur la profession, mais bien sur certains specimen. En fait, j’ai juste envie de réagir aux quelques campagnes (mode) que j’ai vues passer ces derniers jours. Si vous me suivez sur Twitter, vous aurez sans doute remarqué mon petit coup de gueule:

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Cara est, sans doute, une fille très cool irl. Ceci dit, je ne supporte plus de la voir partout, tout le temps, parader pour toutes les marques et ce, sans véritable raison (outre son incroyable belle gueule quoique je lui préfère mille fois Arizona Muse). Je trouve que cette fille ne dégage absolument RIEN. Un peu comme la plupart des mannequins en ce moment d’ailleurs, toutes éblouissantes sur catwalks et en shooting, mais ça s’arrête là.

J’imagine aussi tout-à-fait le genre de « brief » pour cette vidéo:

Objet de la campagne: accompagner le lancement de la collection P-A Zara 2013,
Idée stratégique: l’arrivée des beaux jours, dieu que c’est vivifiant.
Traduction créative: montrer tous les trucs chouettos qu’on peut faire à ce moment de l’année, comme se caresser le visage avec une plume de dodo, prétendre apprécier la ventilation d’un cabriolet, kiffer la social life en savourant sa citronnade on ne peut plus seule au bord de sa piscine olympique, s’essayer à la strangulation par balançoire, le tout sur de la musique country (on aurait bien passé du Lana del Rey mais c’est so 2012).
Twist de malade: … Cara Delevingne.

Voilà voilà.
Alors oui ça fait un « joli » spot… Mais moi j’aime bien quand il y a une « idée » derrière, une raison d’être, un message unique à transmettre. Dans mon quotidien professionnel de « chercheuse d’idée », je dois avouer que les marques « de l’apparence » (mode et cosmétiques surtout) ont rarement été mon terrain de jeu préferé. Il est en effet difficile de s’éclater quand la requête client se résume à « faire du BEAU avec une BELLE PERSONNE ». Les campagnes finissent malheureusement naturellement par toutes se ressembler. Des campagnes bien souvent séduisantes, mais qui ne racontent absolument RIEN.

Pour ne pas que cet article sonne comme un coup de gueule – car il n’en est pas un héhé – voici donc trois superbes contre-exemples qu’on a toutes plus ou moins vus passer cette semaine (allé, au moins le premier ;).

La course de David Beckham pour H&M:

L’ôde aux fleurs de Prada (également racontée par le DailyElle):

Énergie et bonne humeur en aéroport avec Longchamp (lisez aussi l’avis de Mango & Salt):

Peut-on dire dans ces cas que les mannequins/égéries ne servent à rien ? Définitivement non. Contrairement à Cara Delevingne (que l’on aurait pu remplacer par n’importe quel mannequin « du moment »), Beckham, Saskia ou encore Coco Rocha apportent cette touche unique, qu’il sont seuls à pouvoir créer. Je n’irais pas jusqu’à parler de « jeu d’acteur » (même si je trouve qu’il existe reellement en fait), mais disons qu’entre un top qui trimballe son faux air mélancolique et sa nonchalence surjouée dans les hautes herbes (Jurassic Park inside) et des personnalités qui viennent apporter autre chose que leur belle gueule (de l’humour, de l’impertinence, bref des émotions un peu plus engageantes que la pâle représentation de « vie printanière idéale » simulée tant bien que mal Delevingne), il y a un petit monde non ?

Bref, bravo aux marques qui ne succombent pas aux sirènes de la facilité et qui parviennent même à réaliser de « véritables divertissements » pour les yeux – et les oreilles aussi (le country c’est vraiment pas mon truc ;).

Perfect match.

En communication, le choix d’un(e) ambassadeur(drice) / égérie / spokesperson n’est pas toujours facile et surtout, jamais sans risque (cf. quand Nivéa lourde Rihanna). Et cela est d’autant plus vrai que dans les secteurs de la mode et de la beauté. Lana Del Rey pour H&M ? L’idée ne plaira pas forcément à tous les consommateurs et à tous les fans… Kate Moss pour Mango ? Comme un air de déjà vu, non ?

Voici donc une campagne que je trouve particulièrement réussie, et cela uniquement compte tenu du choix du mannequin: Agyness Deyn pour Doc Martens. Le top androgyne, britannique et un peu cinglé, déjà grosse adepte des Doc à la base, colle parfaitement avec l’esprit grunge de la marque. La collaboration semblait évidente.

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