Voilà les trois mots qui me sont venus à l’esprit lorsque je me suis retrouvée en face de la sublimissime Inna Modja le mois dernier (je vous en parlais déjà un petit peu dans cet article…) ! Au point que j’en oublie presque les questions que j’avais préparées pour l’occasion. Heureusement, j’ai vite retrouvé mes notes la mémoire et je suis plus qu’heureuse de partager aujourd’hui avec vous cet échange girly, certes, mais surtout très enrichissant…
– Bonjour Inna, quel plaisir de te rencontrer ! On a déjà dû te le dire un milliard de fois, mais QU’EST-CE QUE TU ES BELLE ! J’ai remarqué ton goût pour les makeup « prononcés », peux-tu m’en dire plus sur ta routine maquillage ? – Pour mon regard, l’eyeliner est un incontournable ! J’ai une préférence pour les liners feutre. Il m’arrive aussi de l’appliquer au pinceau mais j’ai toujours peur de faire des paquets ! Et pour la bouche, un rouge-à-lèvres mat, pour être chic en toutes circonstances. Je suis folle des rouges-à-lèvres, j’en ai toute une collection ! La plupart sont mats car j’ai un peu de mal avec les textures gloss… Je trouve qu’elles vieillissent mal sur les lèvres.
Un superbe coffret maquillage (très Make Up For Ever), rempli comme il se doit ;)
– Attention, question piège: et si tu devais choisir entre le maquillage du regard et celui de la bouche ? – Hum… J’ai pris l’habitude de faire les deux. Ceci dit, aujourd’hui je choisirais sûrement les yeux !
– Tu sembles maîtriser l’art du maquillage à la perfection ! Rassure-moi, tu as bien dû commettre quelques petites erreurs à ce niveau ? – Oh oui… Savoir ce qui nous va et nous met en valeur prend du temps et, pour ma part, j’ai beaucoup expérimenté ! Ma plus grosse erreur a sans doute été de vouloir TOUT faire en même temps: toutes les couleurs, partout, et sans aucune mesure… au point de parfois ressembler à un clown !
– Beaucoup de mes lectrices voulaient savoir le secret de ta peau éclatante, pourrais-tu le partager avec nous ? – J’ai la peau très sèche, du coup, je la chouchoute, je ne zappe jamais mes rituels de soins, hydratants pour la plupart. Cela ne me prend finalement pas beaucoup de temps et je ne perçois pas cela comme une contrainte, ils font partie intégrante de ma routine quotidienne (je ne suis pas du genre à rester des heures enfermées dans ma salle de bain !). Aussi, je me démaquille toujours religieusement, c’est très important d’aller au lit avec une peau parfaitement propre. J’utilise l’eau micellaire Esthederm pour nettoyer mon maquillage, la pollution… puis je rince à l’eau claire et… c’est tout ! Je le fais également le matin pour éliminer les impuretés accumulées pendant la nuit. La marque propose aussi une eau en spray que je trouve très agréable à appliquer et qui rend ma peau encore plus confortable…
– Quelles sont tes icônes beauté ?
– Diana Ross et Miriam Makeba. J’ai toujours voulu leur ressembler (ndlr: je crois que tu as réussi !).
– Tu es ambassadrice Mizani depuis maintenant quatre ans, l’heure est maintenant venue d’aborder le point culminant de cette interview: les cheveux ! Juste pour vérifier, un petit test: tu pars sur une île déserte et tu n’as le droit d’emmener qu’un seul type de produit, soit pour la peau, soit pour les cheveux, que fais-tu (oui, j’aime bien les choix tyranniques !) ?
– Je ne pourrais pas survivre sans produits pour… mes cheveux ! Je suis certaine que je pourrais trouver des alternatives naturelles pour entretenir ma peau… mais pour mes cheveux, ce n’est pas la même histoire ! Ils ont besoin de tellement d’amour… mais ils aiment aussi qu’on leur foute la paix, tout est question d’équilibre, de douceur. A force d’utiliser trop de produits et de les manipuler trop souvent, on finit par les abîmer… – Bon, maintenant tu es obligée de me dire quels sont tes produits favoris (rire sarcastique)… L’huile de la gamme Supreme Oil de Mizani, sans hésitation ! Et la brosse Tangle Tweezer, qui m’a littéralement sauvé la vie !
– Parle-moi de tes cheveux… – Le public a l’habitude de me voir porter l’afro, cela fait partie de mon « image », je pense. Pourtant, dans « la vraie vie », je suis amoureuse des tresses, notamment des box braids que j’ai adoré porter cet été, mais aussi pendant toute mon adolescence ! Là où j’ai grandi (au Mali et au Ghana), il y avait toujours quelqu’un pour me tresser. J’aime changer de tête, les braids, les nattes collées, les rastas… cela fait partie de ma culture après tout. Pour en revenir à mon afro, je recherche avant tout le volume, la longueur m’importe peu… Je n’ai pas de problème à tricher un peu de temps en temps en portant des tissages et des perruques, aucun mystère autour de cela !
– Comment fais-tu pour préserver ta chevelure pendant la nuit ? – C’est très simple, je divise mes cheveux en quatre sections, puis je me fais des grosses tresses (ou des twists) afin d’éviter que ceux-ci s’emmêlent. Je crains terriblement les nœuds ! Je dors aussi avec une taie en satin… (petit sourire d’Inna).
– … pas de bonnet donc (petit sourire de moi-même) ? – Non, lui, je l’ai laissé tomber ! C’est un vrai tue-l’amour ! Enfin… il m’arrive de le porter quand mon mec n’est pas là ! (ndlr: les vraies savent LOL).
– Qu’est-ce que tu aimes le plus dans le mouvement « nappy » ? – Le fait que certaines femmes aient complètement repris confiance en elles, et cela rien qu’à travers leur coiffure. Ce qui me plaît le plus dans ce mouvement c’est de voir que ce bien-être capillaire se répercute ensuite sur le reste du corps, sur l’état d’esprit et même sur le plan social. Que du positif, donc.
– Et qu’est-ce qui t’embête le plus, toujours dans cette tendance ? – Le côté « extrême ». Je ne supporte pas de lire ou d’entendre des choses telles que « les vraies noires ne se défrisent pas les cheveux ». Chacun fait ce qu’il veut ! Nous sommes libres de faire ce qui nous plaît avec nos cheveux, pourquoi toujours vouloir dicter aux autres le mode de vie à adopter ? J’ai moi-même été beaucoup critiquée par les médias et sur les réseaux sociaux, non pas au sujet de ma musique, mais… sur ma coiffure ! Une minorité de femmes m’ont attaquée sur le fait que je portais des tissages ou des perruques, pour faire simple, autre chose que « l’afro libre » (comme on dit). Je ne comprends pas l’intérêt de ce genre de réactions.
– Comme quoi, les cons sont partout, et de tous les côtés ! Que répondrais-tu à ceux qui trouvent encore le cheveu crépu « moche » ? – Rien. Les préjugés ont la vie dure et malheureusement, il sera toujours très difficile de changer les avis de certains, on ne peut pas plaire à tout le monde ! Chacun est libre de penser ce qu’il veut, au final. En tout cas, ce genre de réflexion ne m’atteint pas et ne m’empêchera pas de continuer de faire ce qui me plaît. Je suis une artiste après tout, je ne tiens pas à me présenter comme une militante.
– Il y a quelques semaines, j’ai partagé sur ma page facebook la vidéo d’une performance artistique, « You can touch my hair ». J’ai été soufflée par le nombres de réactions et de commentaires que celle-ci a suscité ! Je me suis rendue compte que je n’étais pas la seule à avoir du mal avec tous ces gens qui veulent passer leurs mains dans mes cheveux… Et toi, qu’en penses-tu ? Combien de fois par jour te demande-t-on si on peut toucher ton afro ?
– Oh mon dieu, sans arrêt ! Je n’aime pas du tout ça, du coup je réponds systématiquement « non ». Sauf que parfois, on ne me demande même pas la permission. Je me souviens d’une fois où quelqu’un a mis sa main dans mes cheveux dans les transports… je trouve cela tellement déplacé ! Est-ce que j’irai tripoter des inconnus comme ça, moi ? Je comprends que cette « différence » ou « originalité » puisse intriguer, je comprends que les gens soient curieux… mais quand même. Je ne suis pas un caniche (ndlr: évitez de lui sortir que « ohhh on dirait de la barbe-à-papa »…).
– Allé allé, un peu de mode maintenant. A part ta sœur, qui est ton créateur préféré ? – Je ne suis pas fidèle à une marque en particulier, disons que je pioche un peu partout. Cela correspond plutôt bien à mon style que je qualifierais de varié, éclectique… J’essaye de faire un mix qui me ressemble, c’est un moyen d’expression pour moi et en tant qu’artiste, cela compte énormément ! Je dois quand même dire que j’ai pas mal été habillée par Gucci récemment, et cela pour mon plus grand plaisir.
– C’est très drôle, il y a encore quelques minutes, je discutais avec La Petite Shade que j’ai rencontrée juste avant de venir. Je lui ai dit que j’allais te rencontrer et elle m’a raconté combien elle était honorée que tu aies porté ses créations dans ton dernier clip, « C’est la vie » !
– Ah, Shade, je l’adore ! Une vraie bulle de bonheur cette fille. Ces vêtements sont magnifiques, je lui ai déjà dit, elle le sait. Entre femmes, on doit se soutenir… en fait, je me sens bien avec les filles ! Je ne me suis jamais sentie en « compétition » avec les autres femmes. Shade fait partie de ces artistes de talent que j’ai envie de « prendre sous mon aile »…
– Ton actu ? – Mon troisième album, « Motel Bamako », sortira en Février prochain (ndlr: on a hâte).
Encore un grand merci à Inna, sans oublier Mizani, sans qui cette rencontre n’aurait probablement jamais eu lieu !
Pour celles qui l’auraient manqué, passez voir cette vidéo dans laquelle je vous fais part de mon amour pour la gamme True Texturesde la marque :)