De la réparation du corps postpartum.

On dit qu’il faut neuf mois au corps de la femme pour former un petit bébé, et la même durée pour qu’elle retrouve son corps « d’avant ». Vous m’avez d’ailleurs plusieurs fois demandé où j’en étais dans le processus…

Si j’ai aujourd’hui l’impression d’avoir retrouvé ma silhouette pré-grossesse (du moins en apparence), j’ai connu, comme l’immense majorité des femmes enceintes, plusieurs bouleversements physiques (je ne reviendrai pas sur les chamboulements « psychologiques », ayant écrit plusieurs posts sur ce sujet ces derniers temps).

Photo L’instant d’une pose

Parmi les plus notoires : des cheveux incroyablement denses (aucune chute pendant 9 mois, ça aide), un visage bouffi sur la fin (avec option « gros glouglou » sous le menton et plis très marqués dans le cou), une poitrine qui a triplé de volume (c’était cool ça !), des bras et des doigts qui ont gonflé du jour au lendemain (au point que je doive aller faire couper mon alliance et ma bague de fiançailles en urgence chez le bijoutier), un ventre resté discret jusqu’au 5 mois… et qui a finalement « explosé » au cours des dernières semaines (avec quelques minis vergetures cadeaux sur le bas ventre) et, enfin, beaucoup de cellulite dans les cuisses et fesses (je n’en avais jamais eue auparavant, elle est apparu, étonnamment, après l’accouchement). Ah, et j’oubliais les petits vaisseaux pétés ça et là, notamment sur les jambes (sachant que j’avais déjà quelques varicosités).

Voilà pour les réjouissances !

A ce jour, et par chance je crois, tout est revenu à la normale : ma cellulite a (presque) entièrement disparu, mes petites vergetures ont blanchi pour passer désormais inaperçues, je me suis réappropriée toute ma garde-robe sans trop de soucis (même mes 501, qui ne passaient pourtant toujours pas le bas des cuisses à + 3 mois…). Ceci dit, mon ventre est toujours bien flasque (la peau continue à bien se balader (« couler » ?) de gauche à droite en fonction de comment je m’allonge), mes « abdos » sont toujours du côté inexistant de la force (bientôt la reprise du sport !) et la peau de ma poitrine reste un peu distendue (je peux la « pincer » et « l’étirer » beaucoup plus qu’avant). Je n’ai pas spécialement envie de vous montrer des photos, d’où ce descriptif délicieusement détaillé et imagé :)

Je me considère donc comme chanceuse, même si je n’aurais sans doute pas fait « tout un plat » de ces micro-stigmates s’ils avaient perduré. Néanmoins j’insiste sur cette notion de chance, dans le sens où nous sommes loin d’être toutes égales devant une grossesse (tant pour soi que pour son bébé, tant pour l’esthétique que pour la santé). C’est la vie, vous me direz… Mais en attendant, et pour en avoir beaucoup parlé avec vous (parfois avec photos à l’appui… merci pour votre confiance car ce genre de partage n’est pas aisé), je sais (et j’ai vu !) combien une grossesse pouvait littéralement marquer, abîmer voire détruire certaines parties de notre corps. Certes, c’est le prix à payer pour (avoir la chance de) donner la vie… mais je comprends tout-à-fait le sentiment « d’injustice » que l’on peut ressentir quand on se retrouve devant des bombes Instagram « back in shape » à peine quelques jours après avoir accouché. C’est dur.

Mais la bonne nouvelle c’est qu’il existe des solutions à ce jour !

C’est dans cette optique que je me suis entretenue avec le Dr Tenorio de la clinique Aesthetics (un lieu que je connais bien, pour l’avoir choisi pour ma micro-lipo), afin d’en savoir plus sur les nouvelles techniques permettant de traiter les désagréments esthétiques (mais pas que) liés au postpartum. J’étais également curieuse de découvrir la vision de ce chirurgien obsédé par le détail et particulièrement sensible au bien-être des femmes et au bonheur des mères.

Priscilla Rossi : Pourriez-vous vous présenter à mes lectrices ?

Dr Xavier Tenorio : Bonjour, je suis chirurgien plasticien, formé principalement en Suisse mais aussi en France et dans d’autres pays comme les États-Unis. J’ai créé la première clinique Aesthetics à Genève en 2008 (il en existe aujourd’hui quatre au total en Suisse : deux à Genève, une à Gstaad et une à Zurich). Nous sommes spécialisés dans les traitements esthétiques (médecine, chirurgie plastique, laser…) et soins visant à améliorer la qualité de vie (nutri-génétique, micro-nutrition, hypnose…).

PR : On le sait, les traitements esthétiques concernent majoritairement les femmes… Mais qu’en est-il des mamans ?

XT : 70% de notre patientèle est féminine, d’ailleurs la plupart ont des enfants. Je vois donc beaucoup de corps post-grossesse. Les femmes sont aujourd’hui particulièrement bien renseignées grâce aux contenus librement accessibles en ligne (sites web, réseaux sociaux, influenceurs…) et elles sont de plus en plus au courant de ce qu’il est possible de faire en postpartum sur leur corps.

PR : Quels changements (traumatismes ?) connaît le corps de la femme au cours de sa grossesse ?

XT : C’est simple : TOUT le corps change (les cheveux, les dents, les sourcils, la peau… absolument tout !). Ceci dit, certaines zones sont bien entendu plus sollicitées que d’autres. La poitrine, tout d’abord, va se mettre naturellement en place pour l’allaitement : la glande mammaire a besoin d’espace pour grossir car elle se prépare à produire du lait. Une fois l’allaitement terminé, celle-ci rétrécira petit-à-petit, et en fonction du type de peau, ces importantes variations peuvent laisser des traces (une peau distendue, une poitrine tombante, des vergetures…). Le ventre, ensuite. Il faut bien se rappeler que l’utérus va prendre une volume incroyable au cours de la grossesse (emmagasinant le poids du bébé, 6 à 8 litres de liquide et aussi la graisse que la femme doit stocker pour assurer la croissance du bébé et l’allaitement, c’est énorme). Les muscles du ventre vont ainsi se séparer au fur et à mesure que l’utérus grandit et la peau va s’étirer, jusqu’à parfois craquer et provoquer des vergetures. Contrairement à une plaie ouverte sur la peau qui montre un épiderme ouvert, les vergetures sont dues à la rupture du derme (la cassure a donc lieu en-dessous de la surface de l’épiderme). Après la naissance du bébé, l’utérus revient progressivement à sa taille normale, les muscles abdominaux essayent de se remettre au milieu du ventre et la peau se rétracte. Il arrive cependant que ces muscles ne parviennent pas à se rejoindre, créant ainsi une « fente » sous le nombril, c’est la diastasis (on peut faire le test en s’allongeant sur le dos et en levant les deux jambes en même temps : s’il y a une bosse sous le nombril au moment de la contraction, il y a probablement une diastasis). La peau est également intensivement sollicitée. Plusieurs critères rentrent en jeu dans sa déformation lors de la grossesse : l’âge (plus une femme est jeune, mieux sa peau va récupèrer), le type (une peau mate sera plus élastique du fait de son taux supérieur en mélanine) et l’hydratation (l’application régulière d’une crème sur les zones qui vont beaucoup s’étirer, par exemple entre le nombril et le pubis). Enfin, une grossesse fait évidemment prendre du poids (12kg en moyenne) et stoker de la graisse. Cette dernière peut se déposer de façon localisée (sur le ventre, les poignées d’amour, les fesses, les cuisses, le visage, les épaules…) et il peut parfois être compliqué de l’éliminer, même plusieurs mois après l’accouchement...

PR : Quelles solutions proposez-vous ?

XT : Tout dépend du type de dégâts. Lorsque ceux-ci sont modérés (petit étirement de la peau de la poitrine, du ventre…), on peut utiliser des techniques non-invasives permettant de raffermir la peau et d’aider le derme à se rétracter (la lumière pulsée IPL et la radio-fréquence sont très efficaces). Nous utilisons également les lampes LED ou Hifu pour produire des ultrasons qui permettent de faire « mûrir » les vergetures plus rapidement (celles-ci étant d’abord rouges, puis violettes, puis marron et enfin blanches) et de réduire leur largeur, les rendant ainsi beaucoup moins visibles (il faut savoir qu’il est impossible de complètement effacer une vergeture). Enfin, on peut faire disparaître les petits dépôts de graisse avec la cryolipolyse (destruction de la graisse par le froid). En revanche, quand les dégâts sont plus sévères (grossesse multiple, gros bébés par rapport au gabarit de la femme etc.), la chirurgie est inévitable pour gommer les traumatismes. Pour traiter une grosse diastasis par exemple, on proposera une abdominoplastie : on retire l’excédent de peau entre le nombril et le pubis, on procède à une lipoaspiration et on resuture les muscles ensemble. Cette opération traite toutes les couches du ventre : excision de la peau abimée, aspiration de la graisse et réparation de la paroi musculaire. Par ailleurs, et d’une manière générale, la lipo (ou micro) aspiration restera la méthode chirurgicale la plus efficace et la moins coûteuse pour redéfinir toute une silhouette postpartum (cuisses, poignées d’amour, bras, visage, épaules…). Pour finir, dans le cas d’une ptose sévère (seins qui tombent), on pourra faire un lifting mammaire (réduire la quantité de peau) et redonner du galbe à la poitrine avec des prothèses ou un transfert de graisse.

PR : Dans quels cas considérez-vous la chirurgie comme la seule solution (lorsque le corps n’es plus capable de se « rétablir » naturellement, même avec du sport et un régime alimentaire sain) ?

XT : Lorsque la peau s’est trop étirée et qu’il y a un fort excédent de peau ou de grosses vergetures. Mon expertise me permet de déterminer quel type de traitement sera efficace dans chaque situation et pour chaque femme.

PR : Proposez-vous des solutions « tout-en-un » pour restaurer l’intégralité du corps de la femme ?

XT : Nous pouvons en effet réparer le corps de la femme dans son intégralité, afin de traiter toutes les déformations de la grossesse. La partie chirurgicale se déroule en une seule fois (souvent abdominoplastie + chirurgie mammaire) : elle est ainsi moins coûteuse que si l’on procédait à ces opérations individuellement (compter environ 14’000 – 15’000 francs suisses en tout). Pour un résultat optimal, on peut associer la chirurgie à plusieurs séances de radiofréquence ou d’IPL (1’000 francs suisses les 5 séances).

PR : A quel moment peut-on envisager ces traitements ?

XT : L’idéal est d’attendre au moins trois mois car c’est le moment où le corps commence à se stabiliser. On peut ceci dit commencer les traitements non invasifs comme la radio-fréquence dès huit semaines afin d’aider la peau à se raffermir rapidement. Je recommande aussi d’attendre la fin de l’allaitement pour ne pas perturber inutilement la glande mammaire qui doit rester intacte pour l’alimentation du bébé. Je suis une grand partisan de l’allaitement, tant pour le contact mère-bébé que pour la santé de ce dernier, cela doit primer sur toute intervention esthétique à mon sens.

PR : On pense souvent aux cliniques esthétiques pour l’apparence physique mais pouvez-vous également apporter des solutions d’ordre « thérapeutiques » ou de confort ?

XT : Bien sûr. Nous comptons par exemple dans notre équipe un chirurgien plasticien spécialiste du périnée. Ce muscle est particulièrement sollicité lors de la grossesse et de l’accouchement. De petites interventions chirurgicales simples, rapides et sans cicatrices existent pour soigner beaucoup de maux, tels que l’incontinence par exemple. J’aimerais beaucoup que le corps médical crée davantage de services postpartum pour les femmes car celles-ci vivent encore tant de désagréments (cicatrices douloureuses d’épisiotomies ou de césariennes, incontinences…). Il n’y a pas si longtemps encore, la gynécologie obstétrique pouvait être « agressive » et stressante pour les femmes qui accouchaient (on ne pensait qu’à « sortir le bébé » !). Je me suis plusieurs fois retrouvé devant des cicatrices d’épisiotomies dramatiques, qui provoquaient de grosses douleurs à mes patientes plusieurs années après… Or, dans la plupart du temps, ces dégâts sont réparables (on peut par exemple injecter localement des corticoïdes ou retravailler la cicatrice pour atténué la douleur). Mais beaucoup de femmes ne le savent pas malheureusement. Il y a aussi la question du mental, du bien-être, de la fatigue… J’ai la chance d’avoir 4 enfants (dont des triplés !) : j’ai conscience du stress que peut générer la maternité chez les femmes. Il est primordial de leur apporter du soutien émotionnel et affectif. Je retrouve beaucoup de patientes stressées ou en détresse car elles ne dorment plus et se sentent dépassées par les besoins gigantesques des petits… Or on ne peut pas ignorer la dimension émotionnelle lorsque l’on transforme ou répare un corps. Tout est lié. Nous avons justement une spécialiste de l’hypnose à la clinique, qui aide les femmes à libérer les courants d’énergie positive et à débloquer certaines douleurs, comme les douleurs « fantômes » (ressenties dans le ventre ou la poitrine, même après la fin de la grossesse ou de l’allaitement). La santé et le confort émotionnels doivent plus que jamais être pris au sérieux.

PR : Qu’est-ce qui vous plaît autant dans les opérations postpartum ?

XT : Je suis très émotif vis-à-vis de mes interventions et de mes patientes. Je veux, à chaque fois, être meilleur que la dernière fois. Mon objectif est de faire en sorte que ma patiente se réveille heureuse (notre devise, « Votre bonheur est notre vision de la perfection » en dit long !). J’adore réparer ces corps « abimés » par la grossesse car il s’agit de traces d’événement heureux (en comparaison à des blessures d’accidents ou de maladies). Pour moi, c’est comme si je faisais un peu partie de l’histoire de ce corps et cela ma touche.

PR : Pour conclure, un bon conseil à une femme en début de grossesse ou qui vient d’accoucher ?

XT : Bien hydrater sa peau pour la préparer aux changements à venir. Après l’accouchement, bien suivre sa rééducation périnéale, prendre son temps pour l’allaitement (car ce n’est pas si simple !), ne pas hésiter à se faire aider ou conseiller par des professionnels… Nous sommes d’ailleurs disponibles pour parler de tout cela et rassurer les femmes.

Merci infiniment au Dr Tenorio d’avoir pris le temps de répondre à ces questions en toute sincérité et gentillesse.

J’espère que, comme moi, vous aurez appris deux / trois petites choses concernant le corps en postpartum :)

Article réalisé en collaboration avec Aesthetics Clinic

12 conseils pour VRAIMENT aider une femme enceinte ou une jeune maman.

Parmi les trucs tout mignons que j’ai pu vivre pendant ma grossesse, il y a eu ce soir où j’ai commencé à taper « Comment… » sur Google et que s’est affiché « Comment aider sa femme enceinte » en dernière recherche de mon mari. Attendrissant mais aussi un peu perturbant. Il y en a, pourtant, des choses à faire pour soulager sa femme ! Alors que vous soyez un conjoint, une amie, un membre de la famille… et que vous manquez d’inspiration, cet article est pour vous ! Évidemment, il ne s’agit que de mon point de vue (basé sur mon expérience et aussi sur ce que j’ai pu voir et entendre autour de moi). J’insiste sur le fait que cet article n’est pas 100% À CHARGE CONTRE MON MARI. Voyez-le plutôt comme un condensé de tout ce que mes congénères mamans m’ont rapporté ;)

Avant bébé.

1. Lorsque la marche devient trop difficile pour la future maman, vous pouvez poser / appuyer une main dans le bas de son dos pour porter ses pas et lui (re)donner des ailes! Cette technique m’avait par exemple permis de gravir les petits chemins des Cinque Terre sans forcer.

Voilà, comme ça, mais la main dans le dos.

2. Vous êtes une brêle en massage ? C’est pas grave, on prend quand même ! Pieds, tibias, dos, épaules, crâne… tout est bon pour se sentir apaisée. Vous pouvez aussi offrir un moment détente en institut spécialisé si vous le pouvez.

3. Toujours dans la rubrique confort : si, comme nous, vous dormez toujours sur votre matelas d’étudiants, que vous êtes en extase chaque fois que vous passez une nuit à l’hôtel MAIS que vous n’avez RIEN fait pour remédier à ce problème, je vous suggère vivement de repenser vos plans literie. J’ai eu la chance de tester le matelas EMMA (« produit de l’année 2019 » porté n°1 par UFC Que Choisir) : ni trop ferme, ni trop mou, il apporte le soutien nécessaire là où il faut (on ne s’enfonce pas et le corps reste droit tout au long de la nuit). J’ai deux regrets par rapport à ce produit : 1. ne pas l’avoir eu avant d’accoucher, 2. me sentir obligée de changer de sommier désormais, car il fait vraiment tout pourri en comparaison au matelas ! Vous l’aurez compris, avec les nuits qui vous attendent, tout ce qui permettra d’upgrader la qualité de votre sommeil est bon à prendre !

Photo prise complètement à mon insu par le papa juste avant de partir au travail
#auboutdemavie #ilmentraine #auboutdelanuit

4. Chers conjoints, impliquez-vous au max dans les préparatifs, et pas seulement pour la déco de la chambre ou les gros achats ! C’est cool aussi que vous vous intéressiez à notre projet de naissance, que vous nous aidiez à choisir et acheter les vêtements du bébé (pour vous familiariser un peu avec et éviter d’avoir à nous demander dix fois par jour où est rangée telle ou telle chose), que vous fassiez aussi les recherches pour trouver sage-femme, pédiatre etc. Le fait de partir à « connaissances égales » permet par la suite d’éviter une bonne partie de charge mentale pour la maman.

5. Enfin, toujours pour messieurs, faites vous-mêmes vos sacs de maternité (les « guides » de préparation de valise de maternité qui nous expliquent que « il ne faut pas oublier les mouchoirs, les petits bonbons, la bouteille d’eau, le chargeur de téléphone… dans la valise de papa« , AU SECOURS !). Les papas sont sur le point de devenir… wait for it… PAPAS. Ce serait cool qu’ils se gèrent eux-mêmes non ?

A l'arrivée de bébé.

6. Ça peut être très chouette pour la maman de savoir que le papa se chargera d’annoncer la bonne nouvelle à l’entourage (si elle n’a pas l’énergie / l’envie / le temps de le faire). Il pourra d’ailleurs en profiter pour partager les souhaits de visite : « Nous serions ravis que vous veniez rencontrer bébé telle date, tel lieu, telle heure… » ou, au contraire « Nous profitons pour le moment seuls de ces premiers instants, n’hésitez pas à passer à la maison dès telle date, telle heure« , histoire que maman ne passe pas pour la relou asociale de service si elle ne veut pas voir du monde défiler à la maternité (comme moi, coucou !).

Maman est super occupée, merci au revoir.

Au fil des jours, le papa pourra conserver son rôle de « voix des trucs gênants et chiants » (« non, elle ne veut pas aller voir untel« , « non, elle n’a pas besoin de ça« , « non, ça ne lui dit rien« , « oui, elle a déjà essayé« , « elle sait ce qu’elle fait« , « elle préfèrerait ne pas que…« ). Pendant les premières semaines, j’ai souvent eu l’impression qu’il était parfois compliqué voire pénible de faire respecter mes choix. Et même si je suis plutôt indépendante, j’ai été très contente d’avoir mon mari pour me soutenir, me protéger et même me « défendre » (en bonne introvertie que je suis, je me suis sentie ensevelie par les milliers de conseils / critiques / retours d’expériences / avis – contradictoires et non sollicités – de TOUT LE MONDE). En fait, je crois qu’il vaut mieux partir du principe que si les parents ne vous ont pas explicitement demandé de conseil, c’est qu’ils n’en veulent pas (à l’ère d’internet et des réseaux sociaux, il y a à peu près 99% de chance pour qu’ils se soient déjà informés sur un sujet en cas de doute, et auprès des sources ou personnes qu’elles auront soigneusement sélectionnées, selon leurs goûts, envies et confiance).

7. Ne critiquez pas la façon de faire de la maman / des parents (SAUF si vous comptez réellement donner un coup de main ou apporter quelque chose d’incontestablement constructif), ça ne sert absolument à RIEN (si ce n’est l’ / les énerver). Au contraire, essayez de vous focaliser sur le positif et encouragez-le !

8. Vous voulez joindre une jeune maman ? Ne l’appelez pas, textez-la. Ça laisse de la liberté quant au moment de réponse (avec un nouveau né à la maison, on a clairement pas que ça à faire de tchatcher au téléphone). Mode avion ou silencieux, c’était la vie que j’avais choisie.

9. Ne commentez pas le corps d’une jeune mère, ni en mal ni en bien d’ailleurs (dans les deux cas, vous encouragez un comportement ou un objectif qui est très probablement au-delà de ses capacités / préoccupations actuelles). Ça me paraît assez logique en vrai mais comme je me suis pris un « T’as encore un sacré ventre quand même » le lendemain de mon accouchement, je me dis que ça vaut le coup d’être répété, #truestory.

10. Si vous souhaitez offrir quelque chose, référez-vous à la liste de naissance (s’il y en a une, bien sûr). Moi qui avait (et a toujours) comme objectif de ne pas acheter superflu, j’étais saoulée de recevoir des cadeaux complètement random (ou, 12.000 fois le même). Si vous voulez ABSOLUMENT offrir des vêtements, pensez tailles 6 mois et plus.

11. S’il y a bien une chose – hors liste – que vous pouvez offrir, c’est du temps. Aidez la maman dans les tâches ménagères, les courses, les repas, proposez-lui de vous occuper de ses autres enfants / animaux de compagnie… Si vous êtes à distance, pourquoi ne pas offrir un abonnements ménage, des services pressing, traiteur, baby-sitting, pet-sitting, une livraison de plats surgelés ? On n’y pense pas souvent, mais c’est du pain béni pour un foyer débordé.

12. Une petite dernière pour les papas out there (c’est juste pour la rime, #MCdansuneautrevie) : pre-nez-des-i-ni-tia-tives. Pour en avoir parlé un nombre INCALCULABLE de fois avec les femmes de mon entourage, le souci semble récurrent. Par exemple, plutôt que dresser des constats débiles (du style « Y’a bébé qui pleure » ou « C’est l’heure de le faire manger / le baigner non ?« ), allez voir pourquoi bébé pleure, allez lui préparer à manger, allez le laver, c’est bien aussi ! Ne parlez pas, FAITES. Oh, et ne nous faites pas remarquer que vous l’avez fait à la fin svp, on n’en peut plus de ça ! Quand vous voulez participer, ne demandez pas « ce que vous pouvez faire » ou « comment vous pouvez aider« . Comment voulez vous qu’on se sente « aidées » si vous nous demandez sans arrêt de nous remémorer la liste de tâches qui nous hante du soir au matin et que vous avez le privilège d’ignorer (du moins partiellement). Réfléchissez 3sec et faites ce qui semble être à faire ! Si VRAIMENT vous hésitez, à la limite posez des questions précises (« Qu’est-ce que je peux mettre à laver dans la machine » plutôt que « Y’a quoi à faire ? »). Pour finir, quand vous dites que vous allez vous occuper de bébé, évitez de nous demander un « coup de main » dans la foulée. Si on y arrive seules toute la journée, pas plus formées que vous à la parentalité, fatiguées par les journées et les nuits, esquintées par l’accouchement et déglinguées par les hormones, vous devriez y arriver aussi, même après une journée de travail. C’est en forgeant qu’on devient forgeron. C’est en essayant qu’on devient parents :)

J’espère que cet article vous sera utile, à vous ou aux femmes de votre entourage ! Partagez-le s’il vous parle, démontez-le en commentaire si vous trouvez que j’exagère, inspirez-vous-en si vous ne savez pas quoi faire ;)

Article réalisé en partenariat avec EMMA Matelas

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